SAMEDI 2 NOVEMBRE à 19H | Théâtre
« Un soir de 1975 au Palais de la Méditerranée, à Nice, il se trouve que j’ai joué le rôle de Phèdre, remplaçant « au pied levé » Michèle Oppenot qui avait fait faux bond au dernier moment. Elle devait me dire, quelques années plus tard : « Avoue que je t’ai fait un beau cadeau ! »
Je ne saurais trop dire pourquoi Racine et PHÈDRE me sont récemment revenus en tête, avec l’envie de « refaire quelque chose » avec cette tragédie.
Mon propos est donc de dire PHÈDRE, pas de le lire, ni de le jouer. Laissant de côté l’intrigue Hippolyte/Aricie, j’ai opéré un montage de la pièce autour du lent suicide de Phèdre, du retour inattendu de Thésée et du châtiment royal imposé au fils.
Dire tout ça, en utilisant le plus de registres vocaux différents pour rendre absolument limpide le dialogue et l’antagonisme des personnages, avec une gestuelle minimale, le but étant de livrer (délivrer) le texte racinien dans son essence, sans jamais réellement imposer l’acteur, qui doit plutôt devenir un passeur. Chez Racine, la magie est dans la matière de la langue elle-même, dans la musique inimitable de ses vers, dans la puissance de ses évocations, dans l’énergie tellurique qui traverse le texte et le transfigure. »